Rentrée 2020 au Campus Fonderie de l'Image avec Florence Guebey, la nouvelle directrice générale de l'école

Depuis plus de 20 ans à des postes de direction dans différentes structures médias et formation, Florence Guebey a acquis une solide expérience en management et en pilotage de projets complexes. Elle s’est spécialisée dans la conduite du changement, la transformation et la redynamisation d’entreprises en lien avec la création de contenus, la communication, la pédagogie et plus récemment dans le coaching professionnel.

Nommée à la direction du Campus Fonderie de l’Image, Florence Guebey a répondu à quelques questions en guise de présentation. Bienvenue à vous !
CFI : Après un parcours riche au sein d’entreprises médias et formation (Lagardère Active, CFPJ…), qu’est-ce qui vous a donné envie de rejoindre le Campus Fonderie de l’Image ?

Florence Guebey : Suite à mon expérience de Directrice générale du CFPJ, Centre de formation et de perfectionnement des journalistes, je cherchais à rebondir dans l’univers de la formation, avec entre autres l’envie de m’engager au service d’une structure telle qu’une école. Et si possible de rester au contact d’univers proches des médias et de la communication. Et c’est durant le confinement que le poste de Directrice générale du Campus Fonderie de l’Image est venu à moi par le biais d’un chasseur de tête. Malgré ce contexte particulier – et une visite de l’école vide de ses étudiant-es et de l’activité qui l’aurait animée en temps normal – j’ai accepté sans hésiter de reprendre le flambeau suite au départ à la retraite de François Albinet, qui fut à l’origine de ce centre de formation et d’apprentissage, motivée par la nature même du Campus et le challenge du poste.
Le projet social, l’historique, les potentiels et les acquis de l’école, son implantation, ses promesses m’ont également convaincue de l’intérêt de prendre sa direction : gérée par une association à but non lucratif l’école s’inscrit en Seine-Saint-Denis et tisse son réseau professionnel et institutionnel avec la capitale depuis plus de 30 ans en déployant, inventant, ajustant des formations dans les métiers de la communication et de la création visuelle. Autant d’expertises et compétences recherchées par les jeunes et les entreprises. Ainsi chaque année, aux portes de Paris, nous diplômons les prochains grands noms du design, de potentiel-les collaborateurs et collaboratrices inventifs et précis, les jeunes talents de l’entrepreneuriat digital qui constitue un réseau d’anciens apprenants aujourd’hui professionnels.
Et les missions que je me donne seront donc des challenges à la hauteur de ces talents : faire vivre et grandir une école qui accueille chaque année plus de 500 alternants et alternantes. Consolider l’existant. Opérer les changements nécessaires. Fédérer les équipes et développer une vie d’établissement enthousiasmante pour chacun, chacune et tous.

CFI : Un souvenir de vos études qui a marqué vos choix de carrière et votre vision de l’enseignement supérieur ? 

FG : Les élections du BDE.
Je faisais partie des promo pionnières de l’école de management Grenoble EM et ma promo a été la première à organiser une campagne BDE, avec deux listes concurrentes. Nous avions choisi un nom pour notre liste qui était complètement décalé : Pompon Rouge. Ce qui s’est avéré très judicieux ! Très visuel, il s’adaptait à tous les supports, ce déclinait sur tout, partout et faisait rire. Il incarnait finalement l’esprit de notre liste : décalée, fédératrice, créative, drôle. Et nous avons gagné les élections. Les choses les plus simples peuvent s’avérer être les plus efficaces ?.
Au-delà des réalisations classiques liées à la vie étudiante, les soirées, le gala… notre BDE avait créé l’anti-journée. L’anti-journée ce n’est pas compliquée, tout se déroulait « à l’envers » : la « journée » commençait le soir, vers 19h, et finissait par le petit-déj. Les étudiants et les étudiantes venaient à l’école dans une tenue à l’opposé de ce qu’ils et elles portaient habituellement : garçons en filles et inversement, changement de look radical pour une chic hype apprêtée vers du baba-cool ou en joueuse de football, teintes de cheveux plus excentriques les unes que les autres, etc.

CFI : Comment se sont déroulées vos premières semaines de prise de poste ? 

FG : Ma prise de poste fut un peu spéciale car elle est tombée en pleine période de crise sanitaire : arrivée le 2 juin avec masque et mesures de distanciation, dans un campus quasi vide, avec une rentrée progressive des collaborateurs et collaboratrices, puis des jeunes, des formateurs et des formatrices. Néanmoins, j’ai pu organiser des échanges avec une majorité de collaborateurs et quelques étudiants et étudiantes. Aussi, nous avons eu un mois en commun avec François Albinet, cette cohabitation fut précieuse pour assurer le passage de relais sur mon poste. Je remercie d’ailleurs toutes celles et ceux que j’ai déjà croisés pour leur accueil.
En arrivant au Campus en pleine préparation des groupes, de la rentrée et du placement des apprenants et apprenantes en entreprise, sur une année bousculée par la Covid 19, je suis vite rentrée dans le vif du sujet.

CFI : Vos goûts artistiques et graphiques : quels sont-ils ? Quelle affinité entretenez-vous avec le design et le graphisme ?

FG : J’ai une affinité professionnelle et personnelle avec les domaines couverts par le Campus. Dans ma carrière, j’ai rencontré de nombreux graphistes, directeurs et directrices artistiques, spécialiste de la communication digitale et du Web.
Personnellement, je suis fan et collectionneuse de bandes-dessinées, de roman graphique et d’œuvres de street-art.
Parmi les dernières BD que j’ai lues je citerais Les Maîtres des Îles, qu’un ami scénariste a écrit, Stéphane Piatzszek et dont les dessins sont réalisés par Gilles Mezzomo.
Du côté street-art mon dernier coup de cœur va pour l’artiste LEK. Ses œuvres reprennent ses trois initiales, qu’il destructure à l’infini. En 2009, il a notamment investi en collaboration avec un autre artiste du nom de Sowat, un supermarché abandonné au Nord de Paris de près de 40000 m² : ils y ont peint des fresques pendant plus d’un an et créé une espace artistique sauvage « Le Mausolée » dans lequel d’autres grapheurs sont venus aussi s’exprimer. Son univers et ses collaborations avec Sowat sont à découvrir.

LEK

CFI : Un roman graphique à recommander à nos étudiant-es ?

FG : L’excellent BLAST de Manu Larcenet.

BLAST de Manu Larcenet

CFI : Qu’est ce qui inspire votre travail / votre façon de travailler ?

FG : L’écoute. Le collectif. Le plaisir
Pour proposer une dynamique et une vision partagée, pour la mettre en œuvre et prendre des décisions, pour garantir la pérennité du Campus je suis d’avis qu’il faille avant tout autre chose faire corps et animer un collectif qui pourra engager de l’énergie pour le projet de l’école. Rien ne peut se faire seul.
L’activité du Campus Fonderie de l’Image est mue, depuis sa création, par un projet social qui allie la qualité des enseignements à la réussite et l’insertion professionnelle. Autour de ce noyau se déploie ainsi les valeurs qui font l’école : insertion, inclusivité, créativité, ingénierie pédagogique… et je suis convaincue que l’équipe est attachée à ses valeurs. Rien ne peut se faire sans but. Ceci inspirera forcément aussi les orientations que je guiderai. Rien n’est figé.

CFI : Quelles sont vos convictions actuelles concernant le CFI et son évolution future ?

FG : Le Campus dispose de réels atouts :

  • Une histoire, une image
  • Des équipes expertes,
  • Des offres et des diplômes sur des compétences recherchées et tournées vers demain
  • Des apprenants et des anciens étudiants
  • Des entreprises qui accueillent des alternants chaque année. Des partenaires.
  • Un lieu accessible et 5000 m²
  • Un rayonnement sur la région et au-delà à travers la culture Campus et les événements que nous organisons

Il a aussi besoin d’évoluer sur certains points. Il est trop tôt pour livrer un plan stratégique ou une vision aboutie. Cependant, j’ai quelques convictions sur la façon dont on peut donner envie aux jeunes de venir sur un campus pour acquérir des compétences, apprendre un métier, via des cursus diplômants financés mixant apprentissage et expérience en entreprises. Une école est un lieu de vie et d’expériences, qui adapte sans cesse sa pédagogie, ses cursus, ses moyens aux besoins et aux pratiques actuelles et futures des jeunes et des entreprises. On choisit une école parce qu’elle propose des parcours diplômants de qualité et qu’elle est reconnue par les professionnels, parce qu’elle offre des services pour orienter les jeunes, pour les aider à trouver les entreprises d’accueil, parce qu’elle accueille des moments cruciaux dans un parcours professionnel et aussi dans la vie.
Une école pense à ses anciens. Une école rayonne parce que ses anciens ont trouvé du travail. C’est aussi tout cela qui motive les jeunes et rassure les parents.

Le Campus a su réagir très vite à la crise Covid 19 en proposant dès le premier jour du confinement les cours à distance. Cette expérience m’a donné des idées pour la suite. Et a montré réactivité et capacité d’adaptation des équipes pour le bien-être des étudiants et étudiant-es axé autour de la continuité et du suivi pédagogique.

Florence Guebey

Parcours professionnel

Aujourd’hui, Directrice Générale du Campus Fonderie de l’Image

2016-19 Directrice générale du CFPJ

2008-15 Directrice du Marketing Client chez Lagardère Active Médias

2000-08 Directrice générale opérationnelle chez Les Agences TV

1996-99 Directrice déléguée aux éditions du Cerf

1992-96 Responsable développement au Centre National de Documentation Pédagogique

Formation

IFOD - École des métiers du coaching et de l’accompagnement

Grenoble École de Management